INFRASTRUCTURES AEROPORTUAIRES : Quatre hubs dans l’air avec ADEMA

La société Aéroports de Madagascar, ADEMA, entend apporter ses contributions pour atteindre les objectifs spécifiques de l’Initiative pour l’émergence de Madagascar, IEM. Dans cette louable initiative, ADEMA projette d’instaurer quatre hubs à visées nationales et internationale. Elle ambitionne de développement un modèle économique innovant pour accompagner les aéroports vers une croissance durable.

Des projets qui s’insèrent dans les grandes lignes de l’Initiative pour l’émergence de Madagascar, IEM. Voilà le moins que l’on puisse dire des intentions de la société ADEMA dans le court, moyen et long terme. Comme l’explique son Directeur Général, Herison Andriamihafy. « Partout dans le monde, les aéroports s’organisent rapidement pour répondre aux attentes des passagers toujours plus nombreux et de plus en plus exigeants. Les enjeux liés à ce contexte fort reposent sur la nécessité de prévoir l’augmentation de capacité, de créer une interface immédiate avec les autres modes de transport, limiter le temps de parcours des voyageurs, faciliter au mieux la vie des opérateurs du fret aérien, offrir un espace de commerce, d’hébergement et de loisirs permettant aux plateformes de devenir des destinations de voyages à part entière ».

Il rajoute « Madagascar, comme d’autres pays engagés dans un processus d’émergence économique, n’échappe pas à cette tendance. Raison pour laquelle l’Etat a initié les réformes indispensables pour mettre le transport aérien du pays sur orbite de l’ouverture et de la modernité en misant sur le dynamisme qui caractérise actuellement le partenariat avec le secteur privé en matière de financement ». Il déduit « Comment concevoir des aéroports efficaces, rentables et évolutifs, et trouver les moyens de les financer ? Madagascar a choisi sa voie, conformément à la vision du Président de la République Andry Nirina Rajoelina, pour répondre avec efficience à cette question qui se pose depuis de nombreuses années. La Grande Île ambitionne de développer un modèle économique innovant pour accompagner les aéroports vers une croissance durable. Une approche qu’ADEMA, en tant que structure délégataire de pouvoir de l’Etat en matière de construction, de gestion et d’exploitation des aéroports et aérodromes ouverts à la circulation aérienne publique, a pour mission de concrétiser dans les meilleurs délais ».

Le décor est ainsi planté pour le milieu dans lequel ADEMA va désormais évoluer. Après la mise en concession des aéroports d’Ivato et de Fascène à Nosy-Be à un consortium étranger (ADP, BOUYGUES, COLAS et MERIDIAM), ADEMA est devenue l’organe délégataire des dix principaux aéroports (Toamasina, Sainte Marie, Antsiranana, Sambava, fianarantsoa, Mananjary, Mahajanga, Taolagnaro, Toliara, et Morondava). Adema a également eu la tutelle de la gestion des 44 aérodromes secondaires après une Convention signée avec l’Aviation civil de Madagascar. « Un changement de statut qui a conduit à l’adoption des nouvelles orientations stratégiques en privilégiant le partenariat avec le secteur privé » précise Herison Andriamihafy.

Concrètement, ADEMA compte bâtir quatre hubs à Toamasina, Antsiranana à Andrakaka, Mahajanga et Toliara. « Ce seront autant de tremplins de choix pour les vols domestiques, régionaux et internationaux. Pour faciliter l’accessibilité directe des acteurs économiques et des touristes au niveau régional. Au lieu des passages obligés dans la capitale et à Nosy-Be » souligne le Directeur Général d’ADEMA.

Tout devra commencer par des aménagements et de la modernisation des aéroports, à commencer par l’aéroport d’Ambalamanasy (Toamasina), avec un master plan déjà défini. La première phase des travaux consistera à la rénovation de l’aérogare actuelle et au renforcement de la piste d’atterrissage, long de 2200 mètres, dans un état de dégradation avancée aujourd’hui. Aussi, elle ne peut plus accueillir au plus qu’un ATR-72. Une fois les travaux en question terminés, cette piste pourra supporter les charges d’un Boeing 737-800 et même des gros porteurs. La finalité, en quelque sorte. Des grands chantiers qui peuvent engloutir dans les 58 millions d’USD. La seconde phase consistera à la construction d’un nouveau terminal passager international et une aérogare fret … qui vont avec. 56 millions d’USD y seront affectés. En tout, ce projet qui va être le fer de lance et l’interconnexion avec des grands projets en cours – extension du port – autoroute reliant la RN2 et le port – projet Tatom ou la réfection de l’axe Tana-Toamasina, équivaudrait à 114 millions d’USD d’investissement. Pour l’aspect financier, tout sera discuté au cours du « Forum des investisseurs » qui se tiendra au Centre de Conférence internationale d’Ivato du 17 au 18 septembre prochain. Des fiches d’opportunité d’affaires sur les dix principaux aéroports seront disponibles dès lancement de l’Appel à manifestation d’intérêt pour la recherche de partenariat par ADEMA. L’aéroport d’Ambalamanasy enregistre actuellement 80 000 passagers par an. Avec sa nouvelle configuration, ce chiffre va augmenter de façon conséquente.

En ce qui concerne les trois autres futurs hubs nationaux (Toliara, Mahajanga et Antsiranana), les masterplans seront terminés incessamment, et pour le futur hub d’Andrakaka (Antsiranana) en particulier, ADEMA a déjà entamé des études géotechniques de cette plateforme.

Pour les 44 aérodromes secondaires nouvellement transférés à ADEMA, un appel à manifestation d’intérêt a été lancé en 2018. Vingt-quatre (24) aérodromes ont eu un écho favorable. Adema attend la mise en place effective du mécanisme de financement de ces aérodromes avant la notification officielle des soumissionnaires retenus. Pourtant, ces infrastructures peuvent accompagner aux efforts déployés pour réinstaurer la sécurité dans ces bleds perdus, soutenir les évacuations sanitaires, concourir à la lutte contre la malnutrition. Le Programme alimentaire mondial (PAM) travaille déjà de concert avec ADEMA dans cette optique. D’autre part, la remise aux normes de ces aérodromes secondaires garantira la connectivité aérienne domestique, gage de l’atteinte de l’objectif de 500.000 touristes en 2023.

Malgré tout, ADEMA et ses dirigeants affichent une ferme volonté et une détermination à toute épreuve d’assumer les responsabilités qui leur incombent, et les obligations auxquelles ils sont soumis au cœur de l’émergence. Sous l’appellation technique d’activités « réservées ». Avec sérieux et abnégation.

Publireportage paru dans le journal l’Express de Madagascar – ITM 2019